• UN VETERINAIRE JUGE POUR MALTRAITANCE ENVERS DES CHATS

     Des centaines de chatons ont transité par la clinique du docteur O., dans le XVIIIe arrondissement. Pour y être non pas soignés mais… vendus à 480 € par le vétérinaire, au mépris du code de déontologie censé régir sa profession.Outre ce trafic soigneusement organisé par le praticien et son assistante durant les années 2007 et 2008, Roland O.comparaissait hier devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour répondre de maltraitances.Les enquêteurs des associations de protection des animaux, dont cinq se sont portées partie civile * , et les policiers, en perquisitionnant la clinique vétérinaire, ont trouvé des chats entassés, parfois à six dans des cages, sans eau ni nourriture ni litière. Dans une odeur pestilentielle, des animaux, atteints notamment de typhus, côtoyaient des congénères sains.

    Les témoignages accablants des « clients »Sans compter tous les témoignages de « clients » du docteur O., qui lui ont acheté les chatons dont il faisait commerce, que le président égrène en un long chapelet : « Des animaux avaient la teigne et l’ont transmise à leurs nouveaux propriétaires qui, pour certains, ont perdu leurs cheveux. L’ablation des griffes et des crocs a été pratiquée chez un chat agressif… D’autres sont morts car ils n’étaient même pas sevrés. Quant aux tatouages, tous étaient faux. »Raide et digne dans son costume sombre, le docteur O., qui revendique quarante années de pratique, balaie d’un revers de main les accusations qui s’abattent sur lui : « Tout est faux. Les animaux étaient sevrés et les tatouages aux normes, s’agace-t-il. Mais c’est vrai, je cédais des chatons parce qu’il y a énormément de demandes. Pour rendre service… »Rendre service? Le président s’étonne : « Vous n’en tiriez pas de bénéfices? On a pourtant l’impression que vous teniez une animalerie! Votre assistante et vous-même n’hésitiez pas à sillonner l’Hexagone pour aller chercher des chats à donner que vous repériez sur petites annonces et les vendiez à la chaîne. Votre collaboratrice passait même une heure chaque jour sur Internet pour vous aider à trouver ces animaux. »

    Le docteur O. ne cille pas. Son assistante plaide, elle, la naïveté : la saleté de la clinique? « Pas vu. » L’état des chats? « Je n’y connais rien. » Les réquisitions sont tombées hier soir : 45 000 € d’amende pour le vétérinaire, quatre ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercice pendant cinq ans. Le jugement a été mis en délibéré au 5 décembre prochain.

     


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